mardi 20 septembre 2011

Disque dur

Un disque dur est une mémoire de masse magnétique utilisée principalement dans les ordinateurs, mais également dans des baladeurs numériques, des caméscopes, des lecteurs/enregistreurs de DVD de salon, des consoles de jeux vidéo, des assistants numériques personnels et des téléphones mobiles.

Les ingénieurs d’IBM n’étaient pas satisfaits des systèmes de stockage sur tambours magnétiques : l’efficacité volumétrique était très faible, les tambours occupaient beaucoup d’espace pour peu de capacité. En 1953, un ingénieur récemment embauché eut l’idée de superposer des plateaux le long d’un axe et d’y adjoindre une tête de lecture/écriture mobile, située sur un axe parallèle à celui des plateaux. Cette tête venait s’insérer entre les plateaux pour lire les informations, mais devait se retirer complètement pour passer d’un plateau à un autre. Un prototype fut construit avec une vitesse de rotation de 1 200 tours par minute et avait un débit de transfert de 8,8 Ko/s. À cette vitesse de rotation, il était compliqué de maintenir les têtes au-dessus de la surface des plateaux. L’idée fut alors d’injecter de l’air sous pression au travers de la tête de lecture, ce qui la maintenait au-dessus du plateau. La distance tête-plateau était de 20 μm.
En 1956, le premier système de ce type, le RAMAC 305 (Ramac pour Random Access Method of Accounting and Control), a été dévoilé au public par IBM. La production commerciale commença en juin 1957. Jusqu’en 1961, plus d’un millier d’unités furent vendues. Son prix : 10 000 dollars (de l’époque) par mégaoctet.
Le RAMAC 305 était constitué de 50 disques de 24 pouces de diamètre, deux têtes de lecture/écriture qui pouvaient se déplacer d’un plateau à un autre en moins d’une seconde. La capacité totale était de cinq millions de caractères.
Le RAMAC avait déjà un concurrent : le Univac File Computer, composé de 10 tambours magnétiques chacun d’une capacité de 180 000 caractères. Bien que ce dernier ait eu une vitesse supérieure, c’est le RAMAC, qui pouvait stocker trois fois plus d’informations, qui avait le rapport coût/performance le plus intéressant pour le plus grand nombre d’applications.
En juin 1954, J. J. Hagopian, ingénieur IBM, a l’idée de faire « voler » les têtes de lecture/écriture au-dessus de la surface des plateaux, sur un coussin d’air. Il propose le design de la forme de ces têtes. En septembre 1954, il dessine l’équivalent des disques durs actuels : des plateaux superposés et un axe sur lequel sont fixées les têtes de lecture/écriture. Cela deviendra un produit commercial en 1961 sous la dénomination « IBM 1301 Disk Storage ».
Fin 1969, trois ingénieurs réfléchissent à ce qui pourrait être pour eux le système disque idéal. Ils tombent d’accord sur un modèle composé de deux disques de 30 Mo chacun, l’un amovible, l’autre fixe. On le nomme « 30 - 30 », nom qui est aussi un modèle de carabine Winchester. Le nom est resté, et encore aujourd’hui un disque Winchester désigne un disque dur non amovible (soit quasiment tous les disques produits aujourd’hui).
Il a existé dans les années 1970, des disques durs à têtes fixes : un certain nombre de têtes permettaient un accès piste à piste très rapide avec, certes, une capacité inférieure aux disques à tête mobile. Moins fragiles mécaniquement, ils ont été utilisés pour les applications embarquées, notamment en sismique réflexion.
Dans les années 1980, certains prédisaient la fin du disque dur remplacé par le Solid State Drive...
En 1998, année où l’on commémorait le centenaire de l’enregistrement magnétique (inventé par le Danois Valdemar Poulsen), IBM commercialisa le premier disque dur de 25 gigaoctets (Deskstar 25 GP), capacité présentée à l’époque par la presse comme disproportionnée par rapport aux besoins réels des particuliers. En 50 ans, la capacité des disques durs a été multipliée par un facteur de 1 000 000 puisqu’un disque dur de 2009 peut atteindre 2 To.
Plus de 3,5 millions de téra-octets (3.5 exa-octets) sont stockés chaque année sur des périphériques de stockage de masse de type disques durs magnétiques1. La surface occupée par un bit d’information sur le disque s’est vue réduite d’un facteur 100 000 en trente ans de recherches et d’innovations, améliorant fondamentalement les capacités de stockage, les temps d’accès, l’encombrement et le coût de stockage.
En 29 ans, le prix du mégaoctet a été divisé par 1,3 million. Le constructeur Seagate a par exemple livré son premier disque dur en 1979. Baptisé ST-506, il pouvait stocker 5 Mo de données et coûtait à l’époque 1 500 dollars, soit 300 dollars par mégaoctet. En 2008, alors que ce constructeur en est à son milliardième disque dur livré, le mégaoctet d’un disque dur ne coûte plus que 0,00022 dollar, soit un cinquantième de cent environ2.
Le disque dur a remplacé efficacement dans les années 1970 les tambours (aujourd’hui obsolètes) et les bandes, reléguant peu à peu ces dernières à de simples supports d’archivage et de sauvegarde dans les années 1990. Dans les années 2000, il se met à concurrencer ces dernières en raison de la baisse de son coût au gigaoctet et de sa plus grande commodité d’accès ; vers la fin de cette même décennie, il commence à être remplacé lui-même comme mémoire de masse, pour les petites capacités (4 à 32 Go), par des stockages à mémoire flash qui, bien que plus onéreux, n’imposent pas le délai de latence dû à la rotation des plateaux.
Les disques durs ont été développés à l’origine pour les ordinateurs. Tout d’abord en attachement local, ils peuvent être aujourd’hui organisés en réseaux (NAS et SAN) de capacité et de fiabilité croissantes. Les disques durs font l’objet de multiples usages au-delà des ordinateurs, on peut les retrouver notamment dans des caméscopes, des lecteurs/enregistreurs de DVD de salon, des consoles de jeux vidéo, des assistants numériques personnels et des téléphones mobiles.

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